Google résiste à la crise

Le 22 janvier dernier, Google publiait ses états financiers pour le quatrième trimestre 2008. Dans un contexte économique plus morose que jamais, cette publication par le leader mondial incontesté du web était attendue avec impatience, surtout après que Google a dû se résoudre à licencier des employés,fermer certains de ses bureaux dans le monde et se séparer de diverses activités jugées trop peu rentables (Google Notebook, Catalog, Dodgeball ou encore Jaiku).

Selon les normes comptables américaines GAAP (Generally Accepted Accounting Principles), les revenus de Google ont augmenté de 18% par rapport au quatrième trimestre 2007, et de 3% par rapport au troisième trimestre 2008. Ainsi, même en période de crise (dont on peut dater le début «officiel» aux alentours de septembre), Google parvient encore à augmenter ses revenus!

L’effondrement du revenu net (-70%) est quand à lui dû à une réévaluation à la baisse de certains actifs liés aux investissements de Google dans AOL et Clearwire, pour une valeur de plus d’un milliard de dollars.

Ce qui frappe à la lecture de ses états financiers, c’est le contraste entre le cours de l’action et les performances enregistrées par le géant de Moutain View. En effet, si l’action a enregistré une progression de 6% au moment de l’annonce (passant à 324,8 dollars), elle est déjà de retour à un état de stagnation surprenant, et très loin de son sommet historique qui culminait il n’y a pas si longtemps à plus de 600 dollars.

Google termine pourtant l’année avec plus de 8 milliards en «cash & cash equivalents», le revenu net enregistré par les activités opérationnelles ayant augmenté de 35% par rapport à 2007. En d’autres termes, alors que l’économie traverse ce qui est d’ores et déjà annoncé comme l’une des pires crises de son histoire, Google a su maintenir sa croissance et celle des revenus liés principalement à ses activités publicitaires.

Si cette crise s’annonce dévastatrice à bien des niveaux, l’importance d’Internet pourrait quant à elle s’en trouver renforcée. En effet, à l’heure où les budgets vont devenir de plus en plus difficiles à obtenir et où chaque centime investi devra pouvoir être justifié, la capacité du web à mesurer précisément son retour sur investissement et à toucher un public colossal à moindre coût pourraient constituer des arguments décisifs en faveur d’une migration des budgets du off- vers le on-line.

A cet égard, la santé financière du chef de file Google servira probablement d’indicateur tout au long de cette période dont l’instabilité rend toute prédiction bien aléatoire.

This entry was posted in Actualité. Bookmark the permalink.

Comments are closed.