Selon les normes comptables américaines GAAP (Generally Accepted Accounting Principles), les revenus de Google ont augmenté de 18% par rapport au quatrième trimestre 2007, et de 3% par rapport au troisième trimestre 2008. Ainsi, même en période de crise (dont on peut dater le début «officiel» aux alentours de septembre), Google parvient encore à augmenter ses revenus!
L’effondrement du revenu net (-70%) est quand à lui dû à une réévaluation à la baisse de certains actifs liés aux investissements de Google dans AOL et Clearwire, pour une valeur de plus d’un milliard de dollars.
Ce qui frappe à la lecture de ses états financiers, c’est le contraste entre le cours de l’action et les performances enregistrées par le géant de Moutain View. En effet, si l’action a enregistré une progression de 6% au moment de l’annonce (passant à 324,8 dollars), elle est déjà de retour à un état de stagnation surprenant, et très loin de son sommet historique qui culminait il n’y a pas si longtemps à plus de 600 dollars.
Google termine pourtant l’année avec plus de 8 milliards en «cash & cash equivalents», le revenu net enregistré par les activités opérationnelles ayant augmenté de 35% par rapport à 2007. En d’autres termes, alors que l’économie traverse ce qui est d’ores et déjà annoncé comme l’une des pires crises de son histoire, Google a su maintenir sa croissance et celle des revenus liés principalement à ses activités publicitaires.
Si cette crise s’annonce dévastatrice à bien des niveaux, l’importance d’Internet pourrait quant à elle s’en trouver renforcée. En effet, à l’heure où les budgets vont devenir de plus en plus difficiles à obtenir et où chaque centime investi devra pouvoir être justifié, la capacité du web à mesurer précisément son retour sur investissement et à toucher un public colossal à moindre coût pourraient constituer des arguments décisifs en faveur d’une migration des budgets du off- vers le on-line.
A cet égard, la santé financière du chef de file Google servira probablement d’indicateur tout au long de cette période dont l’instabilité rend toute prédiction bien aléatoire.