Le navigateur Web n’est pas mort

Le navigateur Web vit-il ses derniers jours ? La démocratisation du RSS, la multiplication des widgets, l’avènement des applications riches ou encore la sortie de Apollo symbolisent une évolution des modes de consultation et d’usage d’Internet. Cela pose naturellement la question de l’utilisation du traditionnel navigateur Web pour accéder à ces interfaces nouvelles, qui n’ont plus rien à voir avec la "bonne veille page Web statique".

Le navigateur est un outil vieux comme le Web. Mais il n’est certainement pas vieillissant. Les efforts de la fondation Mozilla et de Apple – qui a lancé son propre navigateur en 2003 – la sortie récente de IE7, le lancement de nouveaux navigateurs pour terminaux mobiles ou encore des initiatives comme Flock témoignent de l’activité importante du marché des navigateurs.

Qui aurait pu imaginer, il y a de cela à peine moins de cinq ans, trouver une alternative Web à MS Office ou encore créer des cartes heuristiques depuis son navigateur avec une application comme MindMeister ? Technologiquement parlant, la plupart des navigateurs ont su s’adapter aux dernières évolutions et usages, par exemple en intégrant un lecteur RSS. Outil de consultation, de publication, de visualisation, de communication et de personnalisation, le navigateur Web se profile comme la killer application du Web nouvelle génération.

Pourtant, tout n’est pas encore parfait dans le meilleur des mondes. Les applications Web actuelles – prenons l’exemple de GMail – souffrent d’un problème d’utilisabilité inhérent à leur nature: sans accès Internet, elles ne fonctionnent plus. Certes, l’ubiquité du réseau se confirme chaque jour un peu plus, mais sa disponibilité permanente ne peut être garantie. Il semble donc important que le navigateur renforce son rôle de "passerelle" entre le Web et l’ordinateur sur lequel il est installé.

La synchronisation online/offline des applications Web pourrait devenir une réalité très rapidement avec l’adoption de la spécification Web Applications 1.0 – également connue sous l’appellation HTML 5.0. Cette dernière définit, entre autres, deux caractéristiques très intéressantes pour l’avenir des applications Web: le DOM Storage et les Offline Events. Le premier permet de stocker plusieurs mégas de données du côté client – on parle de 5Mo par défaut pour Firefox,  contre seulement 4Kb actuellement pour un cookie. La seconde permet de faire fonctionner une application Web en mode déconnecté, une fonctionnalité que propose par ailleurs le framework Dojo Toolkit.

Le Web évolue et les outils permettant de le consulter, également. Il reste à espérer que l’innovation ne se fasse pas au détriment de l’interopérabilité technique ni de la liberté de choix pour les utilisateurs. Techniquement, l’object XMLHTTPRequest (qui est le fondement d’AJAX) est géré différemment par Internet Explorer 6 et les autres navigateurs. Pour autant, cela n’a pas débouché sur la création de "silos" fermés et incompatibles entre eux. L’espoir subsiste donc…

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3 Responses to Le navigateur Web n’est pas mort

  1. jeanjacques says:

    Bonjour,
    Merci pour cet article qui nous donne une perspective interessante sur les futurs développements des technologies web.
    Concernant les browsers sociaux la fondation Mozilla vient également de créer un nouveau projet destiné à positionner firefox en concurrence avec Flock, http://labs.mozilla.com/2007/04/keep-track-of-your-friends-with-the-coop/

    A+

  2. Francois says:

    Fred Cavazza a fait une présentation qui est un bon complément de ton article.

    http://www.fredcavazza.net/doc/Designers-Interatifs_FredCavazza.pdf

    Il est plutêt fan des RDA et nous propose donc une évolution en ce sens.

  3. Francois says:

    Ah oui j'oubliais aussi, une fonctionnalité intéressante arrive sur FireFox. Elle s'appelle Coop et va permettre une intégration directe entre le browser et des communautés pour faciliter le partage, discussion, …