La musique est-elle soluble dans la publicité en ligne ?

La société new-yorkaise SpiralFrog lancera d’ici à la fin de l’année (aux USA et au Canada) un service de téléchargement de musique légal et gratuit, entièrement financé par la publicité. Le concept a manifestement plu à Universal Music, dont le catalogue sera disponible par ce biais.

Il ne reste plus qu’à SpiralFrog de générer une audience conséquente – ce qui passera sans doute par la signature d’accords avec d’autres majors, afin d’étoffer son catalogue de titres – et de démontrer que la cible visée – les 13-34 ans – est prête à endurer de la publicité avant de télécharger ses chansons préférées.

Une menace pour iTunes ?

Rien n’est moins sûr. La diffusion gratuite de séries télévisées sur le site de ABC, en mai dernier, n’a pas eu d’impact significatif sur le nombre d’épisodes de ces mêmes séries acheté sur le iTunes Music Store. Toutefois, les épisodes gratuits n’étaient pas téléchargeables et les réclames qui y étaient intégrées ne pouvaient être "zappées", limitant ainsi leur intérêt pour certains consommateurs. Quel sera le "prix de la gratuité" pour les utilisateurs de SpiralFrog ?

Un coût de 15 dollars par mois et par utilisateur ?

Aux dernières nouvelles, SpiralFrog utilisera la technologie DRM de Microsoft – qui vient d’être craquée – et proposera un modèle d’abonnement assimilable à Napster To Go, qui permet de télécharger autant de chansons que l’on souhaite pour 15 dollars par mois. Les DRM intégrés aux fichiers interdisent leur gravure sur CD et l’écoute sur baladeur n’est possible qu’avec les appareils supportant les DRM de Microsoft, qui permettent de désactiver les fichiers en cas de non-paiement de l’abonnement mensuel. Les utilisateurs de SpiralFrog ne seront vraisemblablement pas propriétaires des fichiers qu’ils téléchargent et devront accepter de visionner régulièrement de la publicité pour conserver le droit de les écouter.

Les promoteurs de SpiralFrog semblent persuadés que la gratuité permettra de limiter les téléchargements illégaux et de prendre des parts de marché à Apple. Le chemin est encore long pour y arriver: il y a eu plus de 20 milliards de téléchargements illégaux en 2005 (source: IFPI), seul 1 téléchargement sur 40 est légal et près des 3/4 des téléchargements légaux effectués aux Etats-Unis le sont sur le iTunes Music Store.

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